Le Portugal a décrété ce lundi trois jours de deuil national pour rendre hommage à Eusébio, l’un des plus grands joueurs de l’histoire du football, décédé ce dimanche 5 janvier à l’âge de 71 ans. La mort de la « panthère noire », victime d’un arrêt cardio-respiratoire, a soulevé une forte émotion parmi les portugais, chez qui il reste une idole. Attaquant de grande classe, Eusébio restera lié à l’histoire du Benfica Lisbonne, club qu’il a représenté pendant 15 saisons, remportant notamment 11 championnats, 5 coupes du Portugal et une Coupe des clubs champions européens, l’ancêtre de la Ligue des Champions, en 1962. Ballon d’or 1965, il est le principal artisan de la troisième place de la sélection portugaise lors de la Coupe du Monde 1966 en Angleterre.
Né à Lourenço Marques (aujourd’hui Maputo) dans la colonie portugaise du Mozambique, Eusébio est transféré au Benfica de Lisbonne au cours de l’année 1960. Il s’impose comme le buteur de l’équipe lisboète, gagnant notamment deux Souliers d’or (récompensant le meilleur buteur européen) en 1968 et 1973 et intègre l’équipe nationale du Portugal dès 1961. Intimement lié au Benfica, il évolue par la suite aux États-Unis, au Mexique, au Canada et revient au Portugal au Beira-Mar et à l’União de Tomar. Véritable icône au Portugal, il dépasse largement l’audience des seuls supporters du Benfica. Depuis dimanche, les réactions à l’annonce de son décès occupent les médias et les hommages de personnalités et de nombreux anonymes se succèdent.
Considéré patrimoine national, Eusébio avait été empêché par le régime d’António de Oliveira Salazar de signer pour un club étranger. Car l’image du footballeur a été abondamment utilisée par la dictature salazariste qui se débattait alors avec les mouvements de libération en Guinée-Bissau, au Mozambique et en Angola. Le poids d’Eusébio dans la sélection portugaise de football a constitué une vitrine pour un régime pointé du doigt sur la scène internationale pour son système colonial et a été utilisé par la propagande pour vanter l’Empire lusophone. Lire la suite →